Le regard de la CoSci : Plancher Pelvien & Pilates – Partie 2

Par Nathalie Maximilien

Comment et pourquoi j’ai proposé des stages sur le thème du périnée aux femmes qui fréquentaient mon studio de Pilates ?

Avant de changer d’orientation professionnelle, j’ai exercé le métier d’infirmière en structure hospitalière pendant 10 ans, puis Cadre de santé pendant également 10 ans dont 5 en qualité de formatrice en IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers). Passionnée de sport, j’ai suivi une formation d’éducatrice sportive et j’ai découvert la méthode Pilates. Ce fût pour moi une révélation et j’ai pris la décision d’apprendre cette méthode et d’y consacrer ma nouvelle vie professionnelle. J’ai quitté mon poste de formatrice et j’ai ouvert mon studio de Pilates à Caen en 2008. Plusieurs mois ont été nécessaires pour me faire connaitre et recevoir de plus en plus de monde au studio, majoritairement des femmes. Ces femmes savaient que j’avais été infirmière et rapidement elles me confiaient leurs problèmes de santé, dont le problème d’incontinence urinaire d’effort (fuites urinaires). A la fois surprise de la confiance qu’elles m’accordaient si rapidement je me suis dit à ce moment-là que je ne pouvais pas restée détentrice de ces confidences et ne rien en faire. J’ai donc pris la décision de m’inscrire au stage de Blandine Calais Germain intitulé « Périnée féminin : 1er degré » en 2009 d’une durée de 36h. En effet, au cours de mes études d’infirmière, le sujet du Périnée fut très peu abordé, hormis succinctement dans un contexte de maternité ; je ressentais le besoin d’approfondir mes connaissances théoriques sur ce sujet afin d’aider ces femmes. Pendant ce stage la formatrice faisait largement référence au livre de Blandine Calais Germain « le périnée féminin et l’accouchement »et les planches anatomiques de référence permettaient déjà de mieux comprendre comment le périnée est organisé et ses différentes fonctions ; nous avions passé également des heures à le ressentir et à tenter de mobiliser de façon précise les différentes zones du périnée profond et superficiel. Puis j’ai continué à me documenter sur ce sujet et les différents exercices possibles et j’ai proposé des stages sur le thème du périnée à mes clientes. Aujourd’hui, cela représente 23 stages, 70 heures de formation et 180 personnes inscrites aux stages.

Le titre du stage est « Stage Périnée », il se déroule pendant 3h et les objectifs sont les suivants : Connaitre l’anatomie du périnée ; Apprendre des exercices  visant à favoriser le bon fonctionnement du périnée ; Prévenir les problèmes de fuites urinaires ; Répondre aux questions relatives à ce sujet. Le stage se divise en 2 parties : une partie théorique avec présentation et explication des planches anatomiques et d’un modèle anatomique de bassin féminin et des principaux muscles du périnée. Nous abordons les différentes fonctions du périnée, sa physiologie et les pathologies rencontrées. Sont décrits les différents types d’incontinence dont l’incontinence urinaire d’effort (fuites urinaires), les problèmes de prolapsus, les facteurs de risque de l’incontinence urinaire et les solutions que l’on peut proposer (type d’activités, quelques règles d’hygiène de vie…). Puis je propose des exercices pour ressentir le périnée et apprendre à le tonifier quand c’est nécessaire.

Qui s’inscrit à ce stage ? Des femmes entre 20 et 75 ans, souffrant ou non de problèmes d’incontinence urinaire d’effort, avant une première grossesse, après un premier accouchement ou ayant été opérée d’un prolapsus ; il m’est arrivée d’avoir des femmes adressées par leur sage-femme pour des problèmes de périnée hypotonique. A plusieurs reprises des mères et leurs filles assistaient au stage et je trouvais ça intéressant dans la transmission et l’éducation mère-fille. A chaque stage, c’est un moment fort d’échanges où la parole est libre et bienveillante ; les échanges sont enrichissants entre les différentes générations de femmes qui participent au stage et chacune apprend de l’expérience de l’autre. Ce qui me fascine à chaque fois c’est la liberté de parole et la possibilité d’aborder un sujet qui reste tabou dans notre société. Parfois les femmes en parlent entre elles, surtout dans les générations plus jeunes où les choses s’expriment plus facilement mais encore beaucoup de femmes restent avec un problème de « fuites urinaires d’effort »et n’osent pas en parler, même à leur médecin, par honte.

Que viennent chercher ces femmes ? en premier lieu elles souhaitent découvrir et comprendre l’anatomie du périnée, ses fonctions et son organisation. Elles veulent connaitre leur corps. Elles veulent prévenir et/ou traiter un problème de fuites urinaires ; elles veulent apprendre des exercices à faire seules chez elles ; elles souhaitent apprendre à ressentir leur périnée pour le protéger dans le quotidien.

L’évolution du stage en 12 ans !

  • La théorie

Au cours des premiers stages en 2010, mon approche était très « mécanique », je présentais les planches anatomiques en détaillant les os du bassin, les différentes couches musculaires, les ligaments etc. j’abordais ensuite les différentes fonctions du périnée : soutien, continence, amortisseur, posturale, reproductive et sexuelle. Puis j’abordais les différentes pathologies en présentant la classification des différents types d’incontinence urinaire (IU) qui toucheraient plus de 3 millions de français selon le Rapport sur le thème de l’incontinence urinaire rédigé par Le Pr François HAAB en 2007. L’incontinence urinaire est définie par l’International Continence Society (ICS) en 2002 comme « la plainte de toute fuite involontaire d’urine ».

La prévalence du problème varie de 10 à 57% selon les études et elle augmente avec l’âge ; chez les hommes, la prévalence est de 19% avec un pic entre 55 et 59 ans. Je consacrais du temps au sujet des pathologies périnéales et du sport, en présentant la classification de Bourcier (1994) qui est fondée sur la relation existante entre une augmentation de la pression intra-abdominale et les différents sports pratiqués ; il décrit 3 groupes à risque :

– le groupe 1 à haut risque : athlétisme, gymnastique (trampoline, barres asymétriques…), basket-ball, volley-ball, équitation, sports de combat.

– Le groupe 2 à risque modéré : tennis, ski, jogging.

 -Le groupe 3 à moindre risque : natation, vélo, patinage, golf.

L’activité physique intense est identifiée par l’Haute Autorité de Santé (2003) comme un facteur de risque de survenue du trouble d’incontinence urinaire ; JJ Baptiste et JF Hervieu ont rédigé en 2010 dans une revue d’urologie, un article sur le thème :« Fuites urinaires et sport chez la femme ». Dans cet article il est fait référence à de nombreuses études scientifiques sur ce sujet et selon les chiffres de Thyssen et al 51,9% des athlètes de haut niveau auraient déjà présenté des fuites urinaires et 5% de ces sportives n’en avaient pas informé leur médecin. C’est un sujet qui reste tabou, associé « au sale, au vieillissement, à la honte ou encore à la fatalité » ; les auteurs précisent également que les erreurs diététiques chez les jeunes sportives, associant surinvestissement physique et restriction alimentaire peuvent aggraver ce trouble. Parmi les propositions, on peut retenir la suivante : la « rédaction des certificats d’aptitude au sport pourrait être un moment privilégié » pour apporter une information sur le thème de l’incontinence urinaire, dépister les femmes à risque et pourquoi pas déconseiller un sport plutôt qu’un autre.

Au cours du « stage périnée », je présente plus rapidement les autres types d’incontinence urinaire (par impériosité, mixte…) et bien sûr nous abordons le sujet du prolapsus. Quasiment dans chaque stage, il y a une personne qui a bénéficié d’une chirurgie du type « pose de bandelette sous urétrale » suite à un prolapsus génital. Puis les facteurs de risque d’IU sont abordés ; la toux chronique(tabac), la constipation, l’obésité, les infections urinaires récidivantes, l’excès de caféine, alcool, certains médicaments, la ménopause, la chirurgie gynécologique ou urologique, certaines maladies neurologiques (Parkinson, AVC…).Je nomme les différentes techniques de rééducation périnéale pratiquées par des kinésithérapeutes ou des sages femmes et avant de débuter la partie pratique, je propose quelques règles d’hygiène de vie pour » protéger son périnée » comme : arrêter le « stop pipi », prendre le temps d’uriner sans pousser sur la vessie, revoir la position d’assise aux toilettes (surélever les pieds pour un meilleur angle recto-anal, traiter un problème de constipation et boire au moins 1,5 litres de liquide par jour, vider sa vessie toutes les 2h et revoir ses habitudes alimentaires…

  • La pratique

La deuxième partie du stage est consacrée à l’aspect pratique et à la réalisation d’exercices pour ressentir son périnée et être capable d’en mobiliser les différentes zones. Au fil des années, mon vocabulaire a beaucoup changé et aujourd’hui je n’emploie plus les mêmes termes pour parler des exercices de périnée. Mon expérience s’est largement enrichie depuis que j’ai étudié le thème du fascia et on sait aujourd’hui que le périnée est composé à 80% de tissu conjonctif (donc fascial) et 20% de tissu musculaire, dont 80% sont des fibres posturales et seulement 20% des fibres que l’on peut contracter volontairement. Désormais je parle plus volontiers de TONIFICATION du périnée et non de contraction. J’explique aux personnes qu’elles doivent être à la recherche d’une SENSATION au niveau du périnée et non pas d’une contraction. Lors de mes lectures sur le sujet du fascia j’ai choisi comme modèle de référence « les chaines myofasciales » de Thomas MYERS expliquées dans son livre « Anatomy trains » (3eme édition 2018). Selon le modèle myofascial, le périnée appartient aux mêmes chaines myofasciales que le diaphragme et le psoas (Ligne antérieure profonde) ce qui nous renseigne sur le fait qu’une tension exagérée au niveau de l’un de ces muscles peut entrainer une tension sur un autre muscle , puisqu’ils appartiennent à la même chaine myofasciale.

L’approche biomécanique :

Dans cette approche biomécanique, le périnée est vu en tant que fondation d’une maison, traversée par la filière urinaire, gynécologique et digestive qui exercent des pressions sur lui.

L’approche fasciale :

Aujourd’hui le modèle fascial et plus précisément l’approche « tensègre » du périnée, montre que la structure peut se déformer, se rigidifier et surtout s’adapter aux nouveaux équilibres en fonction des situations. La structure tensègre exerce sa propre stabilité par autocontrainte. Ce n’est plus la gravité mais l’équilibre des forces de tension et de compression au sein du système qui en assurent l’intégrité. Cette approche nous renseigne sur le fait que les organes ne s’appuient pas sur le périnée mais sont suspendus dans le corps. Tous les tissus sont en continuité pour assumer et répondre aux forces de tension et de compression dans le corps.

Les exercices proposés : pour prendre conscience du périnée, je propose aux participantes en position debout de remonter le périnée en expirant et d’apprendre à le décontracter en plusieurs paliers sur l’inspiration. J’insiste beaucoup sur l’importance d’apprendre à relâcher son périnée. Nous faisons le même exercice, assise en tailleur sur le sol ce qui modifie la perception et nous le réalisons également assise sur un ballon pour mieux distinguer la zone antérieure et postérieure du périnée en basculant le bassin vers l’avant ou l’arrière. Nous apprenons aussi à affiner nos perceptions et notamment repérer dans son corps l’emplacement de l’urètre, du vagin et de l’anus.

Dans mes cours de Pilates, j’ajoute volontairement au moment d’une position de repos les exercices appris pendant le stage et pour les autres personnes je leur propose de chercher à rapprocher leurs ischions sur une expiration et ensuite de chercher à rapprocher le pubis du coccyx également sur un temps expiratoire. Pour information, je propose également le dernier exercice aux hommes pendant les cours. Une étude brésilienne réalisée en 2016 par le département de gynécologie de Sao Paulo sur « l’efficacité d’ajouter des exercices de contraction des muscles du plancher pelvien dans un programme d’exercices de Pilates » met en lumière les résultats positifs de renforcement des muscles du plancher pelvien chez des personnes nullipares sédentaires (1)

En conclusion : de mon côté, force est de constater les retours positifs de mes clientes ayant participé au stage et qui réalisent très souvent, voire quotidiennement leurs exercices, en plus de leur séance hebdomadaire de Pilates : elles me font part d’une disparition des symptômes d’incontinence urinaire d’effort.

(1)Effectiveness of adding voluntary pelvic floor muscle contraction to a pilates exercise program: an assessor masked randomized controlled trial Luiza Torelli Zsuzsanna Ilona Katalin de Jarmy Di Bella Claudinei Alves Rodrigues Liliana Stüpp Manoel João Batista Castello Girão   Marair Gracio Ferreira Sartori    

Nov 2016 – Pubmed

Bibliographie et sources

AGUILERA Efféa Rituels de femmes Pour découvrir le potentiel du périnée ; Editions Le courrier du livre 2015

BOURSIER Alain Dr DURAS Jean « Les dialogues du périnée » Editions Odile Jacob 2016

CALAIS-GERMAIN Blandine Le périnée féminin et l’accouchement ; Editions DésIris ; 2002

CARRE D. SIMEON C. Périnée tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander ! Editions L’opportun 2017

CECCHI Catherine Secrets de femme – Le périnée – Editions Sauramps médical 1996 COTELLE Odile Guide pratique de rééducation uro-gynécologique Editions Ellipses 2005

COTELLE BERNEDE – CHARRON Monique ; L’eau quotidienne et les femmes – Petits soucis et grands tracas liés à l’absorption d’eau Editions Stock 1990

DE GASQUET PISTRE Bernadette; L’incontinence urinaire d’effort chez les multigestes: constats et propositions de prévention en pré, per et post partum ; Thèse de médecine 1992

DE GASQUET Bernadette ; ABDOMINAUX : Arrêtez le massacre ! « Protégez votre dos et travaillez pour renforcer votre « capital-abdos » et tonifier votre silhouette. » Méthodologie Abdologie de Gasquet Editions Marabout 2011

DE GASQUET Bernadette ; Périnée arrêtons le massacre, prévenir et réparer les erreurs répétées dans la vie quotidienne, la maternité, le sport…Editions Marabout 2012

FALEVITCH MJ Le périnée ludique Editions Jostte Lyon 2019
GALLIAC ALANBARI Sandrine ; Rééducation périnéale féminine, mode d’emploi ; Editions Santé Robert Jauze

2010
GATINEAU Bernadette Yoga et périnée Editions Quintessence Nature et bien-être 2012

JEAN-BAPTISTE J. HERVIEU JF Fuites urinaires et sport chez la femme ;Revue progrès en urologie Février 2010

LACHANT JA Bien marcher ça s’apprend ! 100 conseils qui vont changer la vie Editions Payot santé 2015 MYERS Thomas ANATOMY TRAINS Les méridiens myofasciaux en thérapie manuelle 3eme édition Editions

Elsevier Masson 2018

ROY Anna On en parle de mon périnée Editions Leduc pratique 2018

WINCKLER Martin Le chœur des femmes Editions Folio 2017

Revue Sciences et Avenir n° 822 bis – Août 2015

Conférence « Le périnée, un capital à préserver pour les hommes et les femmes » Dr PIAZZOFERRATO, Dr ROUSSEAU et Mme BLANCHARD Département de Pelvi-périnéologie du CHU de Caen 25 février 2022

Sites web recommandés : www.perineeshop.com ; www.mygyneas.com

Le regard de la CoSci : Plancher Pelvien & Pilates – Partie 1

Par Eugénie Langlois

Le plancher pelvien est composé de différents muscles tapissant la base du petit bassin, offrant ainsi un soutien aux organes abdomino-pelviens (digestifs, urinaires et sexuels).

Coupe sagittale (de profil) ; schémas des organes, des repères osseux et du plancher pelvien, ce dernier étant parfois comparé à un hamac au vu de sa forme incurvée comme représenté ci-dessous.
Périnée chez l’homme et la femme

Vue du dessous, représentant les différents muscles du plancher pelvien :

Un dysfonctionnement du plancher pelvien peut entraîner des incontinences urinaires et/ou fécales :

  • Chez l’homme : à la suite de l’ablation de la prostate notamment (cancer)
  • Chez la femme : à la suite des accouchements, liées à la ménopause, …etc.

Et, chez les femmes, des prolapsus des organes (=descente d’organes) et/ou des dyspareunies (=douleurs lors des rapports sexuels).


Dans le cadre de cet article, nous ciblerons nos propos sur les incontinences urinaires liées à l’effort, chez les femmes de 45 ans ou plus, par le prisme de l’étude suivante :

« Electromyographic characteristics of pelvic floor muscles in women with stress urinary incontinence following sEMG-assisted biofeedback training and Pilates exercises. »

Daria Chmielewska 1Magdalena Stania 1Katarzyna Kucab-Klich 1Edward Błaszczak 2Krystyna Kwaśna 1Agnieszka Smykla 1Dominika Hudziak 3Patrycja Dolibog 2

« Caractéristiques électromyographiques des muscles du plancher pelvien chez les femmes souffrant d’incontinence urinaire d’effort au cours d’un entraînement à l’aide d’un biofeedback par électromyogramme et à des exercices de Pilates.»

*Le biofeedback par EMG permet de récupérer un signal visuel en réponse à l’activité musculaire (contractions et relâchements volontaires). L’EMG fonctionne par voie périnéale (avec sonde vaginale ou anale) ou par voie transcutanée (avec des électrodes adhésives placées sur le corps).

Image Fizimed.com

Cette étude s’intéresse aux femmes de 45 ans et plus, présentant des symptômes d’incontinences urinaires. Les critères d’inclusion et d’exclusion ont été minutieusement définis. Par exemple, sont inclus les patientes avec symptômes d’incontinences urinaires modérées, au moins 2x/semaine ; sont exclues les patientes ayant déjà eu recours à la chirurgie pour ce type de problématique, ou ayant des incontinences urinaires d’origine neurologiques… etc.

Pour évaluer le type d’incontinences urinaires, le questionnaire de la Consultation internationale sur l’incontinence (ICQI) a été utilisé.

Elles ont choisi à quel groupe de formation elles souhaitent appartenir :

  1. Programme avec sonde EMG et biofeedback (une sonde EMG envoie une petite décharge électrique qui permet de faire fonctionner les muscles de l’appareil génital et anal / le biofeedback consiste à enregistrer l’activité musculaire pour fournir des informations sur la qualité des activités motrices) => 18 personnes
  2. Programme avec les exercices de Pilates (sur tapis, avec pour consigne l’ajout de la contraction volontaire des muscles du plancher pelvien) => 13 personnes (réparties par groupes de 3 femmes avec un instructeur)

Les deux programmes contiennent 24 séances de 30 à 50 minutes chacune, à raison de 3 séances par semaine pendant 8 semaines, précédées de 3 séances d’instruction identiques aux deux groupes.

Ont été répertorié pour chacune des participantes :

  • L’âge
  • Le poids et la taille
  • La consommation médicamenteuse
  • Les antécédents obstétricaux (nombre d’accouchements, par voies naturelles ou par césariennes)
  • L’état ménopausique
  • L’hormonothérapie éventuelle

La première instruction : a permis d’initier les participantes au journal de la vessie/miction. Elles ont aussi reçu les mesures d’auto-évaluation normalisées pour évaluer les symptômes d’incontinence et leurs impacts sur la qualité de vie. Ceux-ci sont évaluer à l’aide du King’s Health Questionnary (KHQ) qui donne deux scores.

(Journal de la vessie/miction = mesurer puis noter les quantités de liquide ingérées et les quantités d’urine sur 24H)

La seconde instruction : était basée sur la contraction/relaxation des muscles du plancher pelvien, et les participantes ont pu observer comment les signaux sont enregistrés.

La troisième instruction : a servi pour prendre les valeurs de référence : les contractions volontaires maximales des muscles du plancher pelvien ont été mesurées ; en décubitus dorsal (patiente allongée sur le dos), et avec les articulations de la hanche et du genou fléchies à 30° et 90° respectivement.

Les paramètres d’évaluation pour l’EMG étaient des essais d’activité musculaire au repos, puis lors des contractions de 1 à 10 secondes, avec différents paramètres précis mesurés tels que l’amplitude ou la crête moyennes affichées lors de la contraction musculaire maximale.

Les participantes du groupe Pilates suivaient donc des séances de Pilates avec ajout de la contraction volontaire des muscles du plancher pelvien et du muscle transverse de l’abdomen pour chaque exercice proposé. Des tapis et des balles sensori-moteurs ont été utilisés.

Toutes les participantes des deux groupes ont également été invitées à intégrer les contractions des muscles du plancher pelvien dans les activités quotidiennes et ont été formés pour ajouter la manœuvre de Knack* avec la toux et les éternuements.

Les résultats indiquent plusieurs choses :

  • Concernant la fréquence des mictions et la fréquence de la nycturie (besoin d’uriner pendant la nuit) :
    • Dans le groupe Sonde + Biofeedback : différences significatives entre le début de l’essai et 6 mois plus tard.
    • Dans le groupe Pilates, pas de différence.
  • Concernant les scores KHQ et le nombre moyen d’épisodes d’incontinence :
  • Dans le groupe Sonde + Biofeedback : différences significatives entre le début de l’essai et la fin de l’essai, et entre le début et six mois plus tard.
  • Dans le groupe Pilates, différences significatives entre le début de l’essai et la fin de l’essai, et entre le début et six mois plus tard.
  • Dans le groupe Pilates aussi : diminution du score entre le début de l’essai et la fin (8 semaines plus tard) et entre le début et six mois plus tard.

On note quelques différences entre les deux groupes :

  • Les scores KHQ sont meilleurs pour le groupe Pilates lors de la mesure six mois après le début de l’essai.
  • On note une diminution significative de l’activité au repos des muscles du plancher pelvien pour le groupe Sonde + Biofeedback entre le début et la fin de l’essai.

Certaines analyses post-hoc sont transcrites dans cette étude.

Post-hoc = analyses effectuées après la fin d’une expérience et qui n’ont pas été planifiées à l’avance.

Voici ce qu’elles nous disent :

  • Dans l’analyse post-hoc de la courte contraction, les différences d’amplitude entre les deux groupes sont similaires en posture debout, mais pas en décubitus dorsal. En effet, en position allongé sur le dos, les pourcentages d’amplitudes sont plus élevés dans le groupe Pilates que dans celui Sonde+Biofeedback.
  • Aucune différence significative n’est remarquée entre les deux groupes dans l’essai de contraction de 10s en décubitus dorsal.
  • En revanche, dans l’essai de contraction de 10s en posture debout : les courbes sont plus élevées dans le groupe Sonde+Biofeedback huit semaines après le début de l’essai (à la fin du programme) ; mais cela s’inverse six mois après le début de l’essai : les courbes deviennent plus élevées dans le groupe Pilates.
  • Aucune différence entre les groupes concernant les essais de relaxation.

CONCLUSION

Le questionnaire KHQ a démontré que, en ce qui concerne la qualité de vie, les exercices de Pilates se sont avérés supérieurs au programme sonde + biofeedback ; tandis que l’analyse ICIQ-SF a indiqué une efficacité similaire des deux programmes d’exercices.

Les améliorations intragroupes de la fréquence de miction, des épisodes d’incontinence (fuites) et de la fréquence des nycturies étaient comparables.

Ni le programme sonde + biofeedback, ni celui avec les exercices de Pilates n’ont pas réussi à provoquer une nette augmentation de l’activité bioélectrique des muscles du plancher pelvien pendant les contractions, peut-être du fait que huit semaines ne suffisent pas pour modifier la musculature du plancher pelvien s’interrogent les auteurs.

Une diminution de l’activité bioélectrique des muscles du plancher pelvien a été notée lors de l’essai d’activité au repos et pendant la relaxation après une contraction soutenue, mais uniquement dans le groupe sonde + biofeedback, en décubitus dorsal. Cela devrait être considéré comme un effet bénéfique de l’entraînement tandis qu’aucun effet de ce type n’a été noté dans le groupe Pilates. Cependant, ces observations ne soutiennent pas l’entraînement des muscles du plancher pelvien avec la sonde + biofeedback comme une intervention plus favorable dans l’incontinence urinaire à l’effort.

Les résultats obtenus n’ont démontré la supériorité d’aucune des deux méthodes en ce qui concerne l’activité bioélectrique des muscles du plancher pelvien.

*Manœuvre de Knack :

  • Contractez la musculature périnéale
  • Tenir cette contraction pendant 2-3 secondes
  • Puis toussez
  • Enfin, ne relâchez la contraction qu’après la fin de la toux.

1er sondage FPMP par la CoSci en 2023 : Cartographie des pratiquants et des bénéfices du Pilates

La Commission scientifique (CoSci) a vu le jour en 2021 grâce à l’implication de Blandine Montagard et des 7 membres* qui participent mensuellement à cette commission. Très vite, il nous a semblé important et indispensable de caractériser scientifiquement les bienfaits de la méthode Pilates sur ses pratiquants. Nous sommes tous persuadés, dans nos studios, de l’efficacité de la méthode que nous enseignons et des résultats positifs observés sur l’état physique et psychique des pratiquants. Nous pouvons, par exemple, observer un changement de posture, une amélioration, diminution, voire disparition de symptômes douloureux chez nos élèves, mais nos ressentis ou observations non quantifiés ne sont pas scientifiquement exploitables. C’est pourquoi la CoSci a décidé d’élaborer un questionnaire d’auto-évaluation (ou sondage) pour objectiver nos impressions et disposer d’un outil à présenter à différents interlocuteurs : médecins, kiné, ostéopathes, instances sportives, centre de formations…

L’élaboration du sondage a été travaillée lors de nos réunions mensuelles en 2022, il fallait penser : au choix des questions, au fait de ne pas orienter les questions (ex.avez-vous mal au dos ?), de proposer des questions fermées, de choisir les termes utilisés (ex.bienfaits psychologiques ou psychiques ?), de proposer un temps de réponse au sondage assez court. En janvier 2023, la CoSci valide le sondage et propose que l’envoi soit réalisé par Bozena aux différents studios de Pilates adhérents à la FPMP en mars. Le sondage a été envoyé aux studios le 10 mars 2023 avec un message explicatif encourageant les gérants de studios à le diffuser le plus largement possible à leurs élèves. Le lien restera valable pendant 2 puis 4 semaines. Les résultats ont été bien au-delà de nos attentes puisque nous avons recueilli 1550 réponses. Un énorme travail d’analyse des données réparties en 20 questions, libellées en 4 catégories, a été réalisé par la Cosci avec l’aide extérieure d’une experte en étude clinique : Profils et conditions physiques, conditions de pratique, bénéfices physiques et psychiques, communication sur la pratique.

En résumé

  • Profil des pratiquants : nous notons que 90% sont des femmes ; 75% sont âgés de 45 ans ou plus ; 90% sont sportifs ou actifs avec des pratiquants masculins plus âgés mais plus sportifs que les femmes ; 75% consomment des médicaments de manière occasionnelle ou ponctuelle.
  • Conditions de pratique : 85% pratiquent depuis plus d’un an et 65% en cours collectifs sur tapis.
  • Bénéfices liés à la pratique : nous révèlent que 94% des pratiquants déclarent ressentir un soulagement des douleurs du dos, 83% un soulagement des douleurs articulaires et 80% un soulagement d’autres douleurs. 50% observent une amélioration de leur posture globale ainsi qu’une meilleure mobilité et flexibilité. La pratique du Pilates est corrélée à une diminution de l’anxiété et du stress, à une augmentation de la confiance en soi et de la performance sportive. On note par ailleurs un impact modéré de la pratique sur la concentration et le sommeil et peu d’impact sur les habitudes alimentaires.
  • Communication sur la pratique : 65% des pratiquants ont découvert la méthode Pilates grâce à leur réseau (famille, amis, collègues) et 15% par un professionnel de santé (médecin, kiné, ostéopathe…) ou dans le cadre de leur environnement sportif.

Comme indiqué en introduction, cette première étude permet de quantifier différents paramètres caractérisant la population des pratiquants pour lesquels nous n’avions à présent qu’une intuition. Elle interroge également sur plusieurs points qui pourront être traités ultérieurement. En effet nous avons recueilli des données uniquement auprès des studios de Pilates ne permettant pas un accès aux informations sur les cours en associations ou autres structures. Nous n’avons pas interrogé la catégorie socio-professionnelle qui éclairerai notamment les résultats sur la consommation de médicaments.

En conclusion, les résultats de cette cartographie de la pratique du Pilates dans les studios en France nous aideront pour élaborer une future étude scientifique. Ce sondage représente par ailleurs un outil de communication, pour nos partenaires et nos prescripteurs issus du monde médical. Nos objectifs à présent sont de rédiger un article de vulgarisation et un article dans des revues médicales/paramédicales, de partager ces résultats en les présentant lors d’évènements sportifs, professionnel ou associatifs (« Assises du bien-être » organisées par l’USC).

Nous remercions chaleureusement l’ensemble des studios, des professeurs et des pratiquants qui grâce à leurs nombreuses réponses font de ce sondage un outil représentatif de notre communauté.

*Membres : Eugénie Langlois – Isabelle Petit – Linsay Matson – Maryline Paris – Nathalie Maximilien – Tracey Betts Allen

« Les pratiques corporelles douces, un moteur essentiel du bien-être et de la santé » – REEDUCA 2023

 
 

A l’occasion du Salon REEDUCA qui se tiendra au Parc des Expositions de Paris, les acteurs du Yoga et du Pilates organiseront une prise de parole conjointe le jeudi 5 octobre autour du sujet : « Les pratiques corporelles douces, un moteur essentiel du bien-être et de la santé ».
Une initiative en faveur d’une meilleure reconnaissance d’un secteur dont la pratique est recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé et qui souhaite pleinement affirmer son rôle au cœur des politiques de santé et des politiques sportives.A quelques mois de la Grande Cause Nationale 2024 dédiée à la promotion de l’activité physique et sportive, les « pratiques corporelles douces » souhaitent faire l’objet d’un soutien institutionnel plus important et permettre à ses professionnels d’être davantage intégrés au sein des dispositifs mis en place à cette occasion. 

INSCRIVEZ-VOUS GRATUITEMENT ICI 

Programme du jeudi 5 octobre 15h00 – 17h00 
15h : Introduction Les pratiques corporelles douces en France – descriptif par UNION Sport & Cycle
15h15 – 16h : Table-ronde N°1 Santé et pratiques corporelles douces : Une complémentarité aux multiples bénéfices
En présence de :
Santiago del Valle Acedo / Kinésithérapeute spécialisé et enseignant
Sébastien Corse / Préparateur physique dans le football professionnel depuis 20 ans et Président de l’association des préparateurs physique du football professionnel
Ghislaine Achalid-Roubes / Expert sport-santé à la Fédération française de danse, et Coach APA
Elodie Garamond / CEO le Tigre Yoga

16h- 16h45 : Table-ronde N°2 Favoriser la place des pratiques corporelles douces au sein des politiques publiques 
En présence de :
Alexis Ridde / Chef du bureau de l’élaboration des politiques publiques du sport au ministère des Sports
Jean-Marc Serfaty / Référent Ministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 et Inspecteur Général de l’Education, des Sports et de la Recherche au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
Olivier Blaschek / Pompier chef de Brigade
Céline Micouin /MEDEF

16h45 – 17h : Conclusion Par l’UNION des Professionnels du Yoga (UPY) et la Fédération des Professionnels de la Méthode Pilates 

« L’ensemble des membres de l’Union de Professionnels du Yoga s’inscrit dans la dynamique positive initiée par l’USC de rapprocher les activités douces que sont le yoga et le Pilates au milieu de la Rééducation et Masso-Kinésithérapie. Parce que chacun sait que le corps et l’esprit fonctionnent aujourd’hui au même diapason et que l’équilibre de l’un est indéfectible du bien-être de l’autre. Nous sommes convaincus que cette démarche pédagogique visant à comprendre et partager les enjeux de l’ensemble des personnes œuvrant à ce bien-être, est essentielle, et s’inscrit dans une perspective de nouvelles collaborations. » Eric Langevin / Président de l’UNION des Professionnels du Yoga

« Plusieurs tables rondes seront organisées avec des invités issus du monde du Pilates, du yoga, de la kinésithérapie, du sport et des institutions publiques pour débattre de la place des pratiques corporelles douces dans le panorama actuel du système de santé. Ces pratiques peuvent être complémentaires à une prise en charge globale des patients apportant de nombreux bénéfices physiques et psychologiques. Notre mission est de mettre en lumière nos savoir-faire, valoriser de nouveaux partenariats afin de développer une prise de conscience accrue des enjeux de bien -être de la population » – Yaelle Penkhoss / Présidente de la Fédération des Professionnels de la Méthode Pilates (FPMP) 

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Le Regard de la CoSci : Pilates & Prothèse de Hanche ou Arthroplastie de Hanche

Par Isabelle Petit
Un peu d’anatomie
L’articulation de la hanche ou articulation coxofémorale, est une articulation profonde entre le tronc
et les membres inférieurs. Elle unit l’os coxal au fémur au niveau du bassin.
Elle nous permet le déplacement des membres inférieurs dans les trois plans de l’espace ainsi que la
mobilité du tronc.
Son rôle dans la marche et dans la posture générale de l’ensemble du corps est fondamental

Qu’est-ce qu’une prothèse de hanche ?
C’est le remplacement de l’articulation partielle ou totale de la hanche.
Prothèse totale de hanche : les deux surfaces articulaires sont changées, l’extrémité supérieure du
fémur (tête et col) et le cotyle (cupule) au niveau du bassin.
Pour la prothèse de hanche simple seule l’extrémité supérieure du fémur est changée.
Les prothèses sont faites en céramique et titane (cupule en titane et insert en céramique pour la
partie dans le bassin et tige en titane et bille en céramique pour la partie fémorale).
Il existe plusieurs voies d’abord possibles, la voie postéro externe et la voie antérieure. Le choix est
chirurgien dépendant.
La voie postéro externe entraîne des conséquences plus importantes sur les muscles, tendons et
ligaments de la hanche, notamment le moyen fessier (principal muscle abducteur de hanche).
La voie antérieure présente moins de contraintes post opératoires avec une reprise des activités plus
précoce.

Pourquoi une prothèse ?
Le premier motif de consultation est la douleur et l’impotence fonctionnelle qui en résulte, pour les
causes non traumatiques.
Le public concerné est de plus en plus jeune et actif, les attentes évoluent vers une reprise des
activités physiques le plus tôt possible.

Ce qu’il faut savoir :
Il est retrouvé chez les personnes qui se font opérées fréquemment un déficit des muscles
abducteurs et une hypertonie des muscles adducteurs, un déficit de toutes les amplitudes
articulaires de la hanche en amont de la mise en place de la prothèse, ainsi que des douleurs
importantes à la marche.

Il est important d’en tenir compte pour les suites post opératoires, la rééducation et surtout pour la
reprise des activités physiques car il découle de ces douleurs et limitations un schéma fonctionnel
compensatoire.
La rééducation débute dès le lendemain de l’intervention avec une verticalisation et une remise à la
marche. Les patients ressortent avec une prescription de 10 séances de rééducation, le plus souvent
suffisante.
La reprise des activités physiques est recommandée dès que possible avec accord du chirurgien, et
respect des précautions post opératoires. Cette reprise sera adaptée aux contraintes de
l’arthroplastie, notamment avec une absence des mouvements d’adduction, de rotation interne et
d’hyperflexion de la hanche opérée.

Mon expérience :
Sur l’un de mes cours de Pilates Mat j’ai trois élèves qui ont une, voire deux prothèses de hanche.
Toutes les trois étaient élèves avant l’intervention, ce qui a permis un entretien articulaire et
musculaire avant la pose des prothèses. Sur les trois j’en ai suivi deux en rééducation.
Elles ont toutes les trois arrêter le Pilates en cours collectifs le temps nécessaire à chacune.
J’ai bien sûr adapté la méthode Pilates à leurs possibilités.
Pour celle que j’ai suivi en rééducation, elles ont repris très rapidement en commençant sur chaise,
puis dès que cela a été possible elles sont revenues sur tapis, la chaise restant à leur côté le temps
nécessaire à leur besoin.
Les exercices ont été adaptés parfois avec l’utilisation de petits matériels.
La reprise s’est faite sur les premiers cours en insistant sur le travail respiratoire, le travail du bassin
de la fluidité de sa mobilisation à partir de l’engagement du centre, permettant ainsi la mise en place
d’un nouveau schéma de mobilité. L’évolution vers des exercices plus avancés s’est faite en fonction
de la capacité de chacune à maitriser les exercices précédents.
Il est important pour chaque personne d’intégrer sa « nouvelle hanche », ses nouvelles mobilités et
ainsi sortir de ses « habitudes compensatrices » préopératoires et ainsi retrouver progressivement
confiance en elle.

Témoignages :
Michèle 78 ans : « Après mon opération de la hanche, j’ai apprécié de reprendre le Pilates, ça m’a permis de
reprendre confiance en moi assez rapidement »
Colette 77 ans : « Avec le Pilates, je ressens plus de souplesse et moins de douleurs au niveau de ma hanche »
Roselyne 61 ans : « J’ai repris le Pilates après ma première prothèse de hanche sans problème. Je me suis sen-
tie encore plus confiante pour faire la deuxième. »

Exemple d’adaptation :
– Avec le Magic Circle en plaçant les jambes à l’intérieur et juste au-dessus des genoux permettant de
maintenir l’abduction de hanche et un travail plus spécifique des muscles abducteurs. Plusieurs exer-
cices sont possibles.
– En diminuant l’amplitude du mouvement ou en le décomposant comme les Leg Circle, faire des ½ Leg
Circle et passer par le Dead bug unilatéral pour tendre la jambe au plafond.

La reprise de l’activité physique après une prothèse de hanche est rapide, quelle place pour le
Pilates ? Un point sur les études scientifiques :

Malheureusement très peu d’études existent.
Nous avons trouvé une seule étude sur la méthode Pilates après une arthroplastie de hanche
” Pilates Training for Use in Rehabilitation after Total Hip and Knee Arthroplasty: A Preliminary Report”
(Entraînement Pilates pour une utilisation en rééducation après arthroplastie totale de la
hanche et du genou : un rapport préliminaire ) juin 2009
Brett Levin 1, Beth Kaplanek , William L. Jaffé
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2674181/

Les interventions de moins en moins invasives permettent une reprise précoce des activités,
notamment de la méthode Pilates. L’étude se base aussi sur d’autres études montrant l’efficacité de
la méthode Pilates dans les lombalgies (avec le travail du centre).
Effectivement, les douleurs de hanches ayant un impact sur la colonne lombaire, par extension, les
effets positifs de la méthode Pilates sur la colonne lombaire auront un impact positif sur le lien entre
mobilité de hanche et colonne lombaire.

Des conditions sont cependant requises :
– l’adaptation des exercices en tenant compte des indications et précautions post-opératoires,
– la certification de l’instructeur de la Méthode Pilates,
– Il est aussi conseillé de commencer le Pilates avant l’intervention afin de se familiariser avec la
méthode.
Les patients sont invités à suivre un programme selon un protocole bien précis sur un temps donné
(1 an), avec une évolution stricte des exercices en fonction de leur capacité à les réaliser
correctement. La méthode Pilates est proposée uniquement aux patients motivés, et n’a pas pour
but de remplacer la rééducation.
Il est noté l’intérêt du travail du Centre pour une meilleure stabilité et fonctionnalité des extrémités,
ce qui est très important dans la rééducation post-opératoire des arthroplasties de hanche.Cette étude montre notamment la capacité de la méthode Pilates à pouvoir être adaptée au post-
opératoire et à évoluer en même temps que les besoins de la personne. Le Pilates du fait de ses
différents principes permet un travail du corps à la fois en profondeur, en puissance musculaire
notamment du centre, mais aussi en mobilité et souplesse des articulations. Il permet aussi un travail
de la prise de conscience du corps, et ainsi de retrouver de la confiance en ses possibilités.

Grâce à l’introduction de petits matériels, chaque exercice de la Méthode Pilates peut être adapté
aux besoins de la personne et aux précautions post-opératoires.

Il ressort une prédominance pour les patients qui ont intégré la méthode Pilates dans leur quotidien
en même temps que la rééducation, une continuité dans le temps de la pratique versus ceux qui
n’ont fait que la rééducation qui eux ne continuerons pas la pratique des exercices vus en
rééducation à la fin de cette dernière.

Conclusion
La méthode Pilates montrerait plusieurs intérêts et bénéfices dans la reprise précoce des activités
physiques après arthroplastie de hanche :
Le travail du centre permettant une meilleure stabilité du bassin nécessaire à une bonne mobilité et
puissance des membres inférieurs,
Une nette facilité d’adaptation pour chaque exercice aux différents besoins de la personne.
Nous devons quand même rester sur la réserve pour cette étude, la méthode Pilates a été proposée
aux patients volontaires et sur une durée de 1 an, ce qui n’est pas le cas pour la rééducation.
D’autres études seraient nécessaires pour confirmer les conclusions, mais il laisse à penser que la
méthode Pilates grâce à ses différents principes peut être proposée de manière précoce après une
arthroplastie de hanche.

Le Regard de la CoSci : Pilates & Hernie Discale

Par Tracey Betts Allen

Un bref regard sur les études scientifiques à travers une étude récemment publiée cherchant à identifier l’efficacité de la méthode Pilates pour les personnes souffrant d’hernies discales lombaires.


L’INTERET DE CE THEME POUR LES ADHERENTS DE LA FPMP
Il est très commun donc les adhérents vont forcément rencontrer des clients concernés à un moment donné.


LE TITRE
The effects of Pilates on pain, functionality, quality of life, flexibility and endurance in lumbar disc herniation.
Les effets du Pilates sur la douleur, la fonctionnalité, la qualité de vie, la flexibilité et l’endurance dans la hernie discale lombaire. Il faut comprendre que la langue universelle pour les études scientifiques est l’anglais (peu importe la localisation géographique des auteurs).


LES AUTEURS
Gülşan Taşpınar, Ender Angın, Sevim Oksüz – Chypre (à l’université « Eastern Mediterranean »). J’ai
pu trouver quelques informations sur deux des auteurs : Ender Angin est chercheuse à l’université
Eastern Mediterranean, travaillant au service de Kinésithérapie et de Rééducation, et fait des
recherches dans le domaine de la Rééducation Orthopédique et de la Rhumatologie. Elle a publié au
moins 23 études, possiblement plus – je m’explique, je ne sais pas quand le descriptif la concernant a
été mis à jour dernièrement. Sevim Oksüz travaille dans le même service qu’Ender. Source :
https://www.researchgate.net/profile/Ender-Angin.


LES MOTIVATIONS DES AUTEURS POUR FAIRE CETTE ETUDE
Ceci n’a pas encore été étudié spécifiquement. Au moment du démarrage de cette étude, les
auteurs ont trouvé d’autres études qui démontraient des effets bénéfiques de la méthode Pilates
pour des maux de dos mécaniques et des maux de dos chroniques non-spécifiques. Or, ils n’ont rien
trouvé qui s’adresse spécifiquement aux personnes souffrant d’hernies discales lombaires. Pour être
plus précis (car il faut être très précis si l’étude se veut sérieuse), aucune étude n’a été trouvé sur les
effets des exercices dits « cliniques » de la méthode Pilates (CPE) sur les niveaux de douleur, le statut
fonctionnel, la flexibilité, l’endurance statique et dynamique, et la qualité de vie des individus ayant
des LDH (hernies discales lombaires) et les comparant avec un groupe de contrôle.


PUBLICATION/MOYEN DE DIFFUSION

L’étude a été répertoriée (donc repérée) dans PubMed®, qui est un site web officiel du
gouvernement américain. PubMed est de facto la référence pour regrouper les études biomédicales.
Il comprend plus de 35 millions de citations. En tant qu’individu, il est possible de se faire alerter par
mot(s) clef(s) quand une nouvelle étude figure dans PubMed et même accéder à l’étude
intégralement si celle-ci n’est pas payante.
L’éditeur qui a publié l’étude est « The Journal of Comparative Effectiveness Research ».
Evidencebase.online explique : [ Couvrant tous les domaines de la médecine, le Journal of
Comparative Effectiveness Research ], [ présente les derniers renseignements évalués par des pairs
(peer-reviewed) fondés sur des données probantes sur quelles interventions et stratégies de soins de
santé sont les plus efficaces et pour qui ]. Ce journal existe depuis 2012. En terme de nombre de
lecteurs, c’est difficile de l’estimer, mais à l’occasion des dix ans du journal, il a été publié de nombreux téléchargements intégraux des dix études les plus populaires. Il y en avait 19 496 pour la
première, et 6700 pour celle en dixième place. (https://becarispublishing.com/doi/10.2217/cer-
2021-0249). Cela n’empêche pas qu’il puisse exister un bien plus grand nombre de lecteurs pour les
résumés, qui condensent l’étude et ses conclusions les plus importantes en deux ou trois
paragraphes. Comme vous voyez, il ne s’agit pas du tout d’un marché de masse. Toutefois ce journal
est maintenant en libre accès (donc gratuit).

CONFLITS D’INTERETS
Aucun déclaré. Il est important de noter qu’aucun financement a été reçu par une organisation ou
société pouvant être vu comme prenant partie.

Passons au cœur de l’étude. Qu’est-ce qui a donc été étudié, par qui et avec quels résultats?

L’Objectif était donc d’évaluer les effets des exercices cliniques de Pilates (CPE) sur le niveau de douleur, l’état fonctionnel, la flexibilité, l’endurance statique et dynamique des muscles du tronc et la qualité de vie (QoL) chez les patients atteints de hernie discale lombaire.

L’introduction revient sur les motivations pour faire cette étude, mais contient également quelques
constations intéressantes.

• Les auteurs expliquent que le muscle multifidus (multifide) est important pour contrôler et
stabiliser la colonne lombaire dans différents plans de mouvement et qu’il existe une
corrélation entre une atrophie de celui-ci et une dégénération du disque à de multiples
niveaux. Afin de permettre une visualisation de sa fonction (contraction bilatérale : extension
de la colonne vertébrale, contraction unilatérale : flexion latérale, rotation), se trouve ci-
dessous une image du muscle: https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_multifide

•Les auteurs disent qu’il a également été démontré que le contrôle lombopelvien est diminué
dans les patients ayant des maux lombaires chroniques.
• Il existe des recommandations cliniques aux Etats-Unis consistant à encourager les
traitements non-pharmacologiques et de faire faire des exercices visant à améliorer le
contrôle moteur des patients ayants des douleurs lombaires chroniques. Il y a deux choses à
noter ici, d’abord, les recommandations cliniques des Etats-Unis sont très souvent cités, et je
ne peux que supposer que cela est le cas parce qu’elles s’appliquent à un très gros nombre
de patients (donc un « marché de référence »), et parce qu’elles sont transparentes et faciles
à identifier. Deuxièmement, il faut être sûr de comprendre exactement ce qu’est le contrôle
moteur. La définition de Wikipedia paraît bien pour nous: « en neurosciences, le contrôle
moteur est la capacité de faire des ajustements posturaux dynamiques et de diriger le corps
et les membres dans le but de faire un mouvement déterminé ». Les auteurs de l’étude
disent que CPE est utilisé pour améliorer l’activité fonctionnelle et la puissance du centre
ainsi que pour stimuler la rééducation neuromusculaire.

LA METHODE
• 54 sujets dont 30 femmes et 24 hommes de 30-60 ans ont fait l’objet de l’étude.
• Ils ont tous été diagnostiqués par un orthopédiste (utilisant des images IRM) avec des hernies
discales à un ou plusieurs segments de la colonne lombaire de L3-L4 à L5-S1, et ont tous eu
des douleurs lombaires et dans la jambe depuis 6 semaines.
• Aucun sujet n’avait de problèmes mentaux, auditifs ou visuels qui pourraient empêcher une
bonne communication.
• Ils ont été divisés en deux groupes. Le groupe CPE (27 sujets) a fait du CPE pendant 6
semaines, 3 fois par semaine, pendant 45-60 minutes, avec une progression des exercices
dans la troisième semaine. Un kinésithérapeute (toujours le même – c’est important afin de
maximiser les chances que la même chose ait été faite avec chaque personne), a évalué les
participants avant et après les exercices. Le groupe témoin (également 27 sujets) a continué
avec sa routine habituelle et n’a pas fait de CPE.
• Les objectifs du CPE étaient de contrôler la respiration, la région pelvienne et lombaire, le
positionnement de la poitrine, les épaules, la tête et le cou.
• Les mesures des résultats cliniques étaient : l’échelle visuelle analogique pour l’évaluation de
l’intensité de la douleur, l’indice d’incapacité d’Oswestry pour l’incapacité fonctionnelle, la
forme abrégée-36 pour la qualité de vie liée à la santé, le test de distance de flexion au sol
(sit and reach) et main-doigts pour la flexibilité, l’essai d’endurance statique et dynamique
sur pont latéral et redressements assis (sit ups). Il est important de savoir qu’il s’agit de tests
validés et reconnus.

Résultats
• À la fin des six semaines, la diminution du niveau de douleur au repos, en général et pendant
l’exercice dans le groupe CPE était nettement plus importante (de manière statistiquement
signifiante).
• À la fin des six semaines, l’augmentation du test sit and reach, de la distance main-doigts-sol,
du pont latéral, des redressements assis et la diminution de l’indice d’incapacité d’Oswestry
était nettement meilleure dans le groupe CPE (de manière statistiquement signifiante).
Parmi les commentaires, remontent quelques observations intéressantes.

• Il est suggéré que CPE, classifié en tant que « mind-body exercises » (exercices du corps et de
l’esprit), a possiblement pu éloigner l’esprit de la douleur en augmentant la conscience
corporelle du corps, permettant un focus sur la qualité de mouvement et le gardant avec le
mouvement.
• Une augmentation du contrôle moteur et la puissance du multifidus avec les exercices de
Pilates, sans provoquer davantage de blessures, peuvent expliquer la réduction dans la
douleur. Il semble exister une tendance vers la rigidité de la colonne avec une
dégénérescence croissante. Cette étude a démontré que la flexibilité a pu être augmentée
avec CPE pendant 6 semaines.
• Les blessures sont minimisées et la fonctionnalité augmentée avec une hausse de
l’endurance du centre (core) – le CPE a été efficace pour améliorer l’endurance musculaire
statique et dynamique sans provoquer davantage de douleur.
• Il existe une relation entre la douleur chronique, la force et l’endurance et le niveau
d’handicap. Pour certains individus souffrant de maux lombaires, la douleur et la peur de se
reblesser et de fausses croyances peuvent engendrer des comportements évitant des
mouvements, ce qui provoque davantage de douleurs et de handicaps. Il n’y avait pas
d’évaluation de la kinésiophobie dans cette étude, mais il est possible que la diminution de la
douleur et l’augmentation de l’endurance musculaire puissent contribuer à la diminution des
handicaps.
• Les maux lombaires chroniques sont associés à une qualité de vie diminuée. Cette étude n’a
pas pu démontrer des améliorations dans les limitations des rôles à cause des problèmes
émotionnels. Or, les auteurs pensent qu’une période de six semaines est trop courte pour
ceci et le fait de faire des exercices en groupe augmente la motivation et la cohésion sociale
donc peut expliquer des améliorations constatées dans le fonctionnement social.

Conclusion : Le CPE était une méthode efficace et sûre pour les patients symptomatiques atteints
d’une hernie discale lombaire pour réduire le niveau de douleur et d’incapacité fonctionnelle et
améliorer la flexibilité, l’endurance statique et dynamique et partiellement leur qualité de vie.

REFLEXIONS
Les conclusions signifiantes de l’étude permettent d’avoir des justifications scientifiquement basées
pour la méthode Pilates (ou au moins sa pratique dans la forme CPE décrite), contre les hernies
lombaires, et les auteurs évoquent d’autres bénéfices potentiels qui pourraient faire l’objet d’autres
études. Contrairement à certaines études, ici, les exercices utilisés ont été dénommés et
photographiés – il est possible donc de voir exactement ce que les sujets ont fait, et, à priori, avec
succès. Vous les trouverez en annexe 1 :

Références : les sites web ont été consultés la dernière fois le 18/4/2023

10.2217/cer-2022-01 44 copyright 2022 Becaris Publishing Limited
https://www.researchgate.net/profile/Ender-Angin.
https://becarispublishing.com/doi/10.2217/cer-2021-0249
https://www.evidencebaseonline.com/journal/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_multifide
https://fr.wikipedia.org/wiki/Contr%C3%B4le_moteur

EXERCICES utilisés dans l’étude sur les hernies discales.
le 1. Cli program in Figures 1 & 2.

First session – Teaching five key elements; breath control, pelvic lumbar region, chest, shoulder
positioning, head and neck positioning:

Warming phase
• Cleopatra (a)
• Upper extremity PNF patterns (b)
• Toy soldier (c)
• Corkscrew (d)
• Chest stretch (e)
• Swinging (f)
• Roll down (g)
• Mini squat (h)

Cooling phase
• Cat stretch (i)
• Mermaid (j)
• The saw (k)
• Spine stretch (l)
• Chest stretch (e)
• Swinging (f)

Exercise phase (First 3 weeks):
• Hundreds 1–2 (m)
• Scissors (n)
• One-leg stretch 1 (o)
• Double-leg stretch 1 (p)
• Hip twist 1 (q)
• Shoulder bridge 1 (r)
• Arm openings 1 (s)
• Side kick 1 (t)
• Clam 1 (u)
• Swan dive 1 (v)
• One-leg kick (w)
• Swimming 1 (x)

Exercise phase (second 3 weeks):
• Hundreds 3
• Scissors 2
• One-leg stretch 2
• Double-leg stretch 2
• Hip twist 2
• Shoulder bridge 1
• Arm openings 2
• Side kick 2
• Clam 2
• Swan dive 2
• One-leg kick
• Swimming 2

Le Regard de la CoSci : Pilates & Sclérose en Plaques

Par Eugénie LANGLOIS

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Une dysfonction du système immunitaire y entraine des lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives, cognitives, visuelles ou encore sphinctériennes (le plus souvent urinaires et intestinales). La maladie est évolutive selon deux modes : « rémittent » et « progressif d’emblée ». La forme rémittente est la plus fréquente. Elle représente 85% des cas au début de la maladie. Son évolution se fait sous forme de poussées, avec l’apparition de symptômes en quelques heures ou en quelques jours, souvent associés à une fatigue extrême et inhabituelle évocatrice du diagnostic. Puis, les symptômes disparaissent totalement ou partiellement en quelques semaines. Entre 5 à 20 ans après le début des symptômes, certains patients connaissent une aggravation du handicap de façon plus continue et sans poussée : c’est la forme secondairement progressive. 2,5 millions de personnes dans le monde sont touchés par cette maladie.

            Une de mes patiente (en ostéopathie) atteinte de sclérose en plaques depuis 2003 environ participe désormais aux cours de Pilates que je donne en parallèle du cabinet. Les cours sont collectifs, néanmoins cette pratiquante suit le déroulement au même rythme que les autres ! Je dispose une chaise à côté de son tapis à chaque début de cours afin de faciliter les transitions de postures, et pour qu’elle puisse avoir un appui lorsque nous travaillons en position debout par exemple.

Voici son témoignage :

« Je suis atteinte d’une sclérose en plaques depuis 20 ans, qui a évoluée vers une forme secondairement progressive il y a quelques années. Mon état et surtout mes capacités physiques se sont considérablement dégradées en 2018 suite à une période prolongée de grand stress et de chaos émotionnel. Cette dégradation s’est traduite par une importante perte de motricité des jambes et l’usage nécessaire d’une béquille chez moi et de deux béquilles ou d’un fauteuil roulant à l’extérieur.

En juin 2020, j’ai découvert qu’il existait tout près de chez moi la possibilité de pratiquer le pilates. J’ai commencé par une séance par semaine, puis lorsque cela a été possible j’ai poursuivi par trois heures par semaine. Très vite j’ai ressenti un effet bénéfique notamment sur l’équilibre et l’ancrage de mon corps sur le sol, j’ai retrouvé la sensation d’appui sur les pieds. Après 2 ans ½ de pratique encadrée et personnelle régulière je constate une très nette amélioration dans ma capacité à ressentir à nouveau les muscles de mes jambes, ceux de mon bassin. Je suis en mesure de marcher chez moi sans béquille et de me promener dans mon jardin avec une aide légère (seulement 2 bâtons de marche nordique). La sollicitation régulière de muscles profonds m’a permis de retrouver de la stabilité, de diminuer considérablement les chutes. La reconnexion à mon corps, à mes ressentis, mes sensations a joué également un rôle majeur dans l’évolution positive de mes capacités motrices. Je suis passée d’une attitude d’étrangère à mon corps, parce que souffrant et limitant, à un accueil inconditionnel de son état, de ses limites, de ses besoins, et à une envie d’en prendre soin. Ce chemin d’acceptation a été initié et nourri par ces rendez-vous réguliers dans un cadre d’une très grande bienveillance et l’adaptation permanente de l’enseignante à mes capacités. »           

            L’expérience vécue avec cette pratiquante est extrêmement encourageante ; alors regardons ce que disent les études scientifiques sur le sujet.

            Plusieurs revues systématiques apparaissent en haut des recherches. Pour rappel, Une revue systématique est un travail de collecte, d’évaluation critique et de synthèse des connaissances existantes sur une question donnée.  En voici une par exemple : “Pilates for people with multiple sclerosis : A systematic review and meta-analysis” Miguel A. Sánchez-Lastra, Daniel Martínez-Aldao, Antonio J. Molina, Carlos Ayán. Le titre ne soulève pas de questions, juste une observation. Plusieurs études ont donc été rassemblées pour écrire cette revue. Voici certains points intéressants issus de cette lecture :

  • 4 études sur 6 qui traitaient des effets du Pilates sur la fatigue ont rapporté des avantages significatifs,
  • Idem pour 2 des 3 études qui analysaient l’impact de la pratique du Pilates sur la qualité de vie des patients,
  • Changements significatifs sur l’équilibre, la confiance et la capacité de marche grâce à la pratique du Pilates,
  • Aucune influence sur la dépression.

Ainsi, non seulement le Pilates est réalisable par les patients atteints de SEP, mais il peut entraîner une amélioration des conditions physiques comparable aux autres thérapies physiques.

Parmi ces études, il y en a une* qui a étudié un groupe de patients atteints de SEP en comparaison d’un groupe de patients sains appariés (cela signifie que des paires de patients sont formées selon certains critères : âge, sexe, …). Elle conclue qu’un entraînement de 10 semaines est efficace pour augmenter l’interaction sensorielle et diminuer la fatigue.

En pratique, dans le suivi des patients atteints de SEP, un protocole de rééducation intensive est proposé. La pratiquante qui témoigne en avait déjà entamé un au sein de l’hôpital Rothschild à Paris, mais elle avait dû cesser en cours de route, tant cela la fatiguait. En outre, elle déplore que des abdominaux type « crunch » soient au programme ; elle préfère l’approche du Pilates.

            En conclusion, les études scientifiques à ce jour démontrent que le Pilates peut être pratiqué par les patients atteints de SEP, et même que le Pilates peut être bénéfique sur certains aspects tels que la fatigue, la capacité de marche, l’équilibre. Le Pilates peut donc être considéré comme une option thérapeutique avec des bénéfices comparables à d’autres activités physiques.

* Effects of Pilates exercises on sensory interaction, postural control and fatigue in patients with multiple sclerosis – Melda Soysal Tomruk, Muhammed Zahid Uz, Bilge Kara, Egemen Idiman

Pilates Pour La Vie 2023

OPÉRATION PILATES POUR LA VIE 2023

Depuis 10 ans maintenant  la FPMP s’engage dans la lutte contre le cancer et collecte des fonds pour la recherche contre ce fléau. L’opération Pilates Pour La Vie est portée par les professeurs de la FPMP (Fédération des Professionnelles de la Méthode Pilates).

Nous sommes tous concernés de près ou de loin par cette maladie qui touche à tous les âges et nous sommes attachés à continuer de promouvoir l’évènement “Pilates pour la vie “. 

Il s’agit d’organiser un événement de solidarité au cours duquel est proposé un stage, un ou plusieurs cours en vue d’une collecte de fonds.

En 2022, grâce à votre mobilisation et à votre générosité, nous avions collecté 4377 euros en faveur du 1er centre de lutte contre le cancer en Europe, Gustave Roussy, notre partenaire historique.

Pour 2023 , notre objectif est de 3000 euros !

2 possibilités pour collecter :
Soit le professeur organise la collecte et reverse les fonds sur la page dédiée. 
Soit il invite ses élèves à le faire directement en ligne avant leur cours.

Cette année, cette journée de solidarité se déroulera à la date que vous souhaitez entre le 15 octobre  et le 15 décembre ! 
Cette date de collecte et de dons n’est pas fixe : il n’y a pas de petite participation et toute contribution est la bienvenue ! Vous l’aurez compris c’est avant tout l’implication du plus grand nombre d’entre vous qui fera le succès de cette opération !

Profitez de cette journée pour organiser une rencontre physique ou virtuelle avec vos élèves.  Cette journée se transforme toujours en moment convivial et privilégié avec vos élèves.
Tous les visuels de Pilates Pour la vie sont téléchargeables sur notre site www.fpmp.fr 

Déduction fiscale : Sachez que minimum 60 % de vos dons seront déductibles de vos impôts.

Les dons sont bien sûr également ouverts à vos élèves, famille, amis…

Merci par avance pour votre participation à cet événement et à la lutte contre le cancer !

N’oubliez pas de partager vos photos de l’événement en taguant la page Facebook FPMP et le compte Instagram de la FPMP : #PilatesPourLaVie2023 #fpmp #fpmpfrance

> L’adresse de la collecte à partager : Page de collecte 2023

Visuels à télécharger pour la promotion de votre événement :

Pour l’impression :

Pour le Web :

Un grand merci à Julia KERGUELEN pour la création graphique Pilates Pour La Vie depuis plusieurs années  !

Le cours du mardi “partageons Pilates”

Une « tradition » que Rebekah Le Magny, membre du conseil d’administration ,  a initié au début du confinement. 

Grâce aux professeurs très généreux et talentueux, on se réunit pour une heure pour un cours un mardi par mois  ! c’est ouvert à tous , adhérents ou non -adhérents .

Rdv sur le forum “parlons Pilates -forum de discussion de la FPMP ” sur Facebook pour avoir la date du prochain cours et faire parti de la liste des personnes qui reçoivent le mail de participation. https://www.facebook.com/groups/696145533820349

Quelques chiffres : 

 – plus de 400 profs inscrits

 – 60 à 80 participations à chaque cours

 – 60 cours donnés depuis le début