Le Regard de La CoSci : Pilates & Pathologies de l’Épaule

Par Linsay Matson


English version at the end

Les douleurs de l’épaule sont fréquentes dans la population en général. Les problèmes peuvent être aigus (moins d’une semaine) ou chroniques (persistance au-delà de 3 mois) ; ils sont causés par des problèmes multifactoriels liés à la capsule, aux ligaments, aux tendons, à un problème osseux ou une blessure musculaire. Ils peuvent atteindre l’articulation gléno-humérale ou les articulations complexes entre l’articulation scapula-thoracique, acromio-claviculaire, et sterno-claviculaire.


Je suis kinésithérapeute, professeur de Pilates et je travaille dans un studio dans la banlieue ouest de Paris. Je vois des pathologies de l’épaule tous les jours. En combinant, la méthode Pilates, sur tapis et sur machines, avec les techniques de thérapie manuelle, je constate les effets positifs sur les pathologies complexes. Il est impératif de comprendre l’origine de la douleur et de collaborer avec l’équipe médicale (kinésithérapeute ou ostéopathe) afin d’élaborer un programme de Pilates adapté aux différents diagnostics et douleurs. Votre rôle en tant que professeur de Pilates n’est pas de diagnostiquer l’origine du problème ou de la douleur, mais de bien connaître les principales pathologies de l’épaule pour travailler au mieux avec votre élève.
 
Les douleurs à l’épaule peuvent être très intenses et se diffuser autour du muscle deltoïde en descendant dans le bras jusqu’au coude. Elles peuvent également circuler autour de l’omoplate et toucher la partie cervicale. La douleur peut être créée par un incident traumatique (fracture, déchirure de la coiffe des rotateurs, luxation) ou par des maladies dégénératives liées à une sollicitation abusive des tendons et des muscles. L’anatomie de l’épaule, la glène humérale peu profonde et la petite tête de l’humérus permettent de bouger le bras dans toutes les directions mais rendent cette articulation très instable et sujette aux blessures.
 
Il est à noter que les ‘fourmis’ et les picotements qui descendent le long du bras ou les douleurs vers la main, indiquent plutôt un problème au niveau des cervicales et non pas de l’épaule, comme on pourrait le penser. Il faut toujours suspecter une origine cervicale si la douleur descend le long du bras et arrive à la main, spécialement quand elle est associée aux picotements ou une perte de sensation.
 
 
Capsulite
 
Une des pathologies les plus complexes à traiter est la capsulite, également appelée « épaule gelée ». La capsule de l’épaule se rétracte, s’épaissit, et provoque des douleurs intenses. (Nakandala et al, 2021) Cela donne l’impression que l’épaule est gelée. Les mouvements au-dessus de la tête deviennent pratiquement impossibles, ils provoquent une douleur intense et des difficultés dans les activités quotidiennes.
 
Les mouvements de rotation et d’abduction de l’épaule sont extrêmement douloureux, surtout la nuit. Le sommeil sera affecté et une position confortable la nuit sera difficile à trouver. Les facteurs déclenchant une capsulite sont très variés, ils peuvent être : une blessure aux tendons, un changement hormonal (souvent autour de la ménopause), dysfonctionnement de la thyroïde, diabète, traumatismes psychologiques, changement majeur de mode de vie et suite à une opération du cancer du sein. La cause exacte du développement d’une capsulite reste inconnue et un véritable mystère pour le milieu médical. Une fois, un client m’a dit : « ils sont capables d’envoyer un homme sur la lune mais ils n’arrivent pas à trouver une solution pour soigner mon épaule gelée/capsulite ».
 
On peut diviser la capsulite en trois phases :
 
Phase aigue
 
La douleur à l’épaule est insupportable, avec ou sans restriction de mouvement. Le sommeil est perturbé. Il est difficile de préciser où la douleur commence et se termine.
 
Phase « gelée »
 
L’épaule semble littéralement gelée. Cette phase est moins douloureuse, mais les mouvements sont très limités et les clients décriront être incapables de mettre un manteau, d’attacher un soutien-gorge, de lever le bras au-dessus de la tête.
 
Phase de récupération
 
Réduction de la douleur ; certains mouvements reviennent mais l’épaule est toujours très “coincée”.
 
L’épaule gelée prend normalement de 12 à 18 mois pour se résoudre, chaque phase dure environ 3 à 6 mois. Divers traitements existent, mais dans la plupart des cas les symptômes disparaissent spontanément dans les 18 mois avec ou sans traitement. Le Pilates peut être utilisé pour améliorer la mobilité, en particulier dans cette troisième phase de récupération.
 
 
Tendinite et tendinopathie de la coiffe des rotateurs
 
La tendinite est un tendon enflé extrêmement enflammé qui ne présente pas de lésions tendineuses microscopiques. L’origine sous-jacente de la tendinite est l’inflammation.
 
La tendinopathie, quant à elle, est un tendon chroniquement endommagé avec des fibres désorganisées et un aspect dur, épais, marqué de cicatrices et caoutchouteux. La cause sous-jacente de la tendinopathie est la dégénérescence.
 
Ces pathologies de l’épaule touchent souvent les tendons de la coiffe des rotateurs. Ces quatre muscles, le sus-épineux, l’infra-épineux, le petit rond, le sous-scapulaire apportent le maintien de la tête humérale contre la glène, ils sont intégrés dans la capsule. (Littlewood et al, 2012) Ils peuvent fréquemment se rompre ou se déchirer. Une utilisation excessive peut provoquer une calcification du tendon lui-même où un dépôt de calcium se développe dans le tendon provoquant une friction dans la gaine du tendon. La plus fréquente est la tendinite du sus-épineux, qui provoque des douleurs et une restriction des mouvements, en particulier dans les mouvements au-dessus de la tête. Les patients se plaignent d’avoir mal devant l’épaule et des difficultés à bouger leur bras au-dessus de leur tête. Il y aura une sensation de ‘cliquetis’ et l’impression que l’épaule se bloque. Par exemple en enfilant une veste ou en voulant accéder à un placard en hauteur, il y aura une douleur intense et une position bloquée dans le mouvement. C’est ce qu’on appelle le « syndrome d’accrochage de l’épaule » qui est causé par le tendon coincé dans l’espace entre l’acromion et l’humérus.
 
Il faut d’abord calmer l’inflammation, puis renforcer les autres muscles de la coiffe des rotateurs, ouvrir le devant de l’épaule, permettre plus d’espace pour le passage du tendon. Le travail sur la posture et l’alignement participe à dégager cette zone étroite afin que le tendon ne soit plus « pincé ».
 
Cas d’étude
Laurent a 52 ans et s’est luxé l’épaule en faisant du jardinage. Il est tombé de son échelle et la tête humérale s’est luxée en tombant sur le sol dur. L’épaule a été remise en place à l’hôpital, et il a été immobilisé pendant 6 semaines avec le bras fermement tenu contre lui. Il y avait également une fracture associée de la tête humérale. Pendant cette période, aucune séance de kinésithérapeute ou Pilates n’est recommandée. Il faut du temps pour que les os, ligaments et tendons abimés se réparent.
 
Une fois l’orthèse retirée, Laurent avait une amplitude de mouvement étonnamment bonne et nous avons commencé une kinésithérapie douce. 8 semaines après la blessure, Laurent s’est plaint d’une douleur intense à l’épaule qui le réveillait la nuit et son bras devenait de plus en plus raide. Je lui ai recommandé d’aller voir un chirurgien orthopédiste spécialiste de l’épaule, en pensant que Laurent avait un début de capsulite. Je lui ai demandé de faire une IRM pour confirmer le diagnostic.
 
Laurent était dans l’impossibilité de bouger son bras, avec une douleur intense quand j’ai essayé de le mobiliser. Il était frustré, déprimé, pale et démotivé. Il avait du mal à conduire, n’arrivait plus à allonger le bras pour payer aux péages routiers, ni aucun autre mouvement d’extension du bras gauche. La course à pied était impossible ainsi que les promenades avec son chien parce que la laisse tirait trop sur son bras.
 
Durant cette phase aigüe, le Pilates est contre indiqué. Il faut attendre que la douleur soit sous contrôle et il serait dangereux de travailler directement l’épaule prématurément. Cela pourrait engendrer des comportements d’évitement, de la peur et des traumatismes pour le client. Cela peut également causer plus de traumatismes à l’articulation.
 
Il vaut mieux travailler les jambes, la respiration, l’épaule opposée et éliminer tout travail avec l’épaule « gelée ». Cette phase est la plus complexe à gérer. Une infiltration de corticoïde, ou un traitement anti inflammatoire peut soulager les douleurs. L’acupuncture a montré des bénéfices aussi. N’hésitez pas à demander à l’élève d’attendre quelques semaines avant de reprendre les cours de Pilates, jusqu’à ce que la douleur se soit calmée.
 
Quand la situation est satisfaisante, les exercices pendulaires avec des haltères légers peuvent commencer ainsi que les mouvements avec un bâton. Le client doit rester dans une amplitude sans douleur et ne pas en faire trop. Il peut travailler jusqu’à la douleur mais il ne doit pas forcer « sur la douleur ».
 
Pendant cette phase « gelée » les professeurs peuvent travailler la mobilité de la colonne dorsale et cervicale et des petites amplitudes de mouvement de bras. Les clients peuvent être sujet à une baisse de moral, ils décrivent des douleurs sans fin, ils sont incapables de pratiquer leur routine d’exercice normalement. Il faut les rassurer et leur dire que leur épaule va guérir. Ces encouragements sont essentiels dans leur rééducation. Les effets psychologiques d’un visage familier et d’une oreille attentive sont souvent plus efficaces que les exercices eux-mêmes
 
Phase de récupération
Après environ 6 à 9 mois, le client se retrouve avec une épaule qui semble toujours bloquée. Il bouge d’une façon très bizarre, en levant l’omoplate avant l’épaule. Les patients se plaignent souvent de douleurs cervicales, mais les douleurs intenses des mois précédents sont dissipées. C’est le moment le plus important et efficace pour utiliser la méthode Pilates. Nous avons des outils avec les appareils de Pilates qui permettent de travailler les séquences de mouvement perdus et d’adapter le niveau de résistance. Les étirements peuvent être soutenus, l’objectif sera avant tout de chercher à améliorer l’amplitude du mouvement et plus tard de récupérer de la force musculaire.
 
Ce n’est pas cliniquement prouvé, mais par expérience, j’ai constaté qu’en travaillant l’ouverture de la hanche opposée à l’épaule blessée, cela entrainait une amélioration d’amplitude du mouvement de l’épaule (exemple « single leg circles » sur la Cadillac). Je présume que cela est lié aux étirements du système myofascial que le travail a provoqué. Il est important également de faire travailler le client devant un miroir pour lui apprendre à observer ses mouvements et à les corriger. En lui permettant d’observer comment il bouge en maintenant ses omoplates en bas, ou en plaçant sa propre main sur son épaule pour qu’il prenne conscience et arrête de faire les mouvements indésirables. Dès que le mauvais mouvement de l’épaule apparaît, le client doit s’arrêter et travailler dans cette amplitude. L’exécution répétée du mauvais mouvement ne ferait qu’aggraver la situation. Travailler la stabilité scapulaire de l’épaule et la capacité de déplacer facilement l’omoplate contre de la cage thoracique aideront à réinitialiser l’épaule.
 
Des exercices ciblés pour le cou et le haut du dos donnent de bons résultats pour corriger un mauvais alignement. Travailler avec les deux bras améliore souvent la mobilité. Les mouvements fluides associés à la « respiration » sont plus efficaces que des exercices de battement ou de petites amplitudes.
 
En tant que professeur de Pilates, vous pouvez aider en corrigeant grâce au touché, en positionnant vos mains au bon endroit au bon moment (si les mesures de sécurité Covid le permettent).
 
Placez votre main sur l’omoplate pour éviter qu’elle ne bouge trop tôt, soutenez le bras de l’épaule blessée, utilisez des ressorts soit pour soutenir le mouvement, soit pour en augmenter l’amplitude.
 
Pour tout exercice de renforcement, commencez par le ressort le plus léger. Les tendons et les capsules peuvent se déchirer, donc utilisez votre pied sur la machine pour aider à contrôler et guider le client. Ne leur faites jamais confiance pour travailler seul. La douleur peut être soudaine et l’instinct de protection de l’articulation blessée peut leur faire perdre l’équilibre et risquer d’autres blessures.
 
Laurent a été diagnostiqué d’une capsulite post traumatique, il lui a été suggéré de suivre 2 séances hebdomadaires de kinésithérapie. Le chirurgien a décidé de ne pas réaliser d’infiltration de corticoïdes, il était confiant des effets du programme « kiné et Pilates ». Il a seulement prescrit un traitement anti-inflammatoire. Nous avons commencé tout de suite la thérapie manuelle et des exercices adaptés de la méthode Pilates. Après 6 mois de ce programme, Laurent a doucement récupéré toute son amplitude de mouvement de l’épaule et le chirurgien en était lui-même étonné. Un programme d’exercices simples à faire à la maison a été proposé à Laurent et a contribué à le motiver et à obtenir une guérison plus rapide.
 
Voici une liste de quelques exercices utilisés pour Laurent :

Exercices sur le Reformer
–       Pectoral stretches on the reformer / Étirements des pectoraux
–       Seating arm work on the reformer / Série pour les membres supérieurs assis sur le reformer
–       Chest expansion
–       External rotation with light spring / Rotation externe avec un ressort léger
–       Hug a tree
–       4 Point kneeling hands on wood / Quadrupède sur le chariot mains sur le cadre en bois / métal
–       Swan sur la boite
–       Mermaid
–       Long stretch knees down / Long Stretch genoux posés
–       Prone pulling straps / T
–       Rowing series

Wall unit
–       Standing arm springs
–       Lying arm springs/ Arm springs allongé sur le dos
–       Roll back with bar/Arm presses
–       Mermaid/Push through bar work
–       Swan with push through bar
–       Foam Roller stretches
–       Allonger sur le dos sur le rouleau- étirer le devant l’articulation-la capsule
–       Arms opening : vertical/horizontal/ en diagonale
–       Rotation interne/externe

Élastique
–       Rotation interne / externe avec résistance
–       Extension des épaules
–       Arm openings / Chalk circles
–       Travail des triceps
 
Conclusion
Les pathologies de l’épaule restent très communes, et la méthode Pilates peut être très utile quand la phase initiale, douloureuse (inflammation ou blessure) est passée. La plupart des problèmes guérissent avec le temps et de bons mouvements mais il vaut mieux rester prudent en début de la rééducation et identifier la raison exacte de la pathologie.
En France, nous avons de la chance, il existe énormément de spécialistes qualifiés sur ce sujet.
 
Restez dans votre cadre et faites ce que vous savez déjà en tant que bons professeurs de Pilates. Recherchez la symétrie, l’alignement et une respiration correcte. Encouragez les mouvements normaux, un mode de vie et une alimentation sains et surveillez votre propre posture.
 
Changer les ressorts avec la même main, faire des démonstrations du même côté, se pencher en avant pour ajuster vos clients et oublier votre propre pratique quotidienne de Pilates, met vos propres épaules en danger.
 
L’une de mes histoires préférées est celle d’une cliente que je traitais pour une épaule droite gelée, qui a trébuché sur sa valise et s’est cassé l’épaule gauche. (Elle avait tellement peur de se blesser au bras droit qu’elle s’est délibérément jetée du côté opposé) La pauvre dame avait deux bras qui ne fonctionnaient pas, ne pouvait pas se laver les cheveux, aller aux toilettes ou s’habiller. Elle était désespérée. Dans les deux jours suivant la blessure et une chirurgie invasive pour réparer l’os, l’épaule gelée initiale s’était résolue, avait disparu, en laissant une petite raideur. Le choc de la blessure et le handicap ont forcé le corps à se guérir.
 
Faites confiance au processus de guérison,
 
Research studies
Effects of Pilates Exercises on Shoulder Range of Motion, Pain, Mood, and Upper extremity Function in woman living with Breast Cancer: A Pilot Study.
Kim S Keays, Susan R Harris, Joseph M Lucysyn and Donna L MacIntyre
PHYS THER 2008; 88:494-510.
Lawrence, Rebekah L, Jonathan P Braman and Paula M Ludewig.
Shoulder Kinematics impact subacromial proximities: a review of the literature.
Brazilian Journal of Physical Therapy 24, no. 3 (2020), 219-230.doi:10.1016/j.bjpt.2019.07.009.
The efficacy of physiotherapy interventions in the treatment of adhesive capsulitis: A systematic review.
Nakandala P et al. J Back Musculoskeletal rehabil. 2021. PMID 33185587
Exercise for rotator cuff tendinopathy: a systematic review, Chris Littlewood et al. Physiotherapy. 2012 Jun.
 

English version
Working in a busy physiotherapy and Pilates clinic, I see shoulder problems on a daily basis. Using both manual therapy and Pilates based machine and mat work, can have a beneficial effect on these debilitating pathologies.  It is important to understand the origin of the shoulder pain and be guided by medical professionals on what exercises are inappropriate or could worsen the clients pain. As Pilates teachers you should not diagnose the problem, but be aware of the various shoulder problems and how best to help your client.

Shoulder pain affects a high percentage of the population at some point in their lives.  Problems can be separated into acute (less than one week) or chronic (more than one week) and are caused by multifactorial issues with the capsule, ligament, tendon, muscle or bone.  These can affect the shoulder joint or the shoulder girdle, that also includes the scapula, clavicle and shoulder joint itself.

Shoulder pain is often excruciating, referring around the deltoid muscle area and referring down into the arm until the elbow, or around the shoulder blade and into the neck. Pain may be caused by trauma (fractures, rotator cuff tears, dislocation) or by degeneration due to overuse of the tendons and muscles.   The anatomy of the shoulder, the shallow shoulder socket and smaller humeral head make it excellent for mobility, allowing us to move our arm in every direction, but the shoulder can be very unstable and susceptible to injury.  It is worth noting that any pins and needles in the arm or pain down into the hand, is more likely coming from the cervical spine and not the shoulder as commonly thought.  Always suspect the neck, if the client has pain travelling down the arm and into the hand, especially associated with tingling or loss of sensation.

Adhesive Capsulitis

One of the most complex problems to treat is a ‘frozen shoulder’ officially known as adhesive capsulitis.  This debilitating condition is caused by a stickiness developing in the joint capsule which limits arm movement and is exceptionally painful.  (Nakandala et al, 2021) This leads to the impression that the shoulder is frozen, making overheard movements virtually impossible and causing severe pain and difficulty in daily activities.

Clients have most difficulty externally rotating and abducting their arm and the capsulitis can be split into three overlapping phases.  They will complain of intense pain, that is waking them at night or preventing sleep and will be in obvious physical discomfort.  There are various causes, which can include, tendon injuries, hormonal changes (often around menopause), thyroid issues, diabetes, psychological trauma,  major life changes and post breast cancer surgery.   The exact cause of the frozen shoulder developing is unknown and still a mystery in the medical world.  As a client once told me.  “They can put a man on the moon , but they cannot find a solution for my frozen shoulder”.

Frozen shoulder can be split into three phases:

Acute freezing phase

Unbearable shoulder pain, with or without movement restriction.  Sleep disturbing.

Difficult to isolate where the pain starts and ends.

Adhesive frozen phase

Shoulder seems lierally frozen.  Less painful, but movement severely limited and clients will describe being unable to put on coat, fasten bra, reach overhead.

Resolution thawing phase

Pain reducing, some movement is returning to the shoulder, but still very ‘stuck’.

The frozen shoulder normally takes from 12 to 18 months to resolve, with each phase lasting around 3 to 6 months.  Various treatments exist, but most, tend to resolve spontaneously, within 18 months with or without treatment.  Pilates can be used to improve mobility, particularly in this third thawing phase.

Rotator cuff tendonitis and tendinosis

Tendinitis is an acutely inflamed swollen tendon that doesn’t have microscopic tendon damage. The underlying culprit in tendinitis is inflammation.

Tendinosis, on the other hand, is a chronically damaged tendon with disorganised fibres and a hard, thickened, scarred and rubbery appearance. The underlying cause in tendinosis is degeneration.

In the shoulder these are often related to the rotator cuff tendons.  These 4 muscles supraspinatus, infraspinatus, teres minor and subscapulairs help hold the humeral head in the socket and are integrated into the shoulder capsule.  (Littlewood et al, 2012) They frequently become torn or ruptured.  Overuse can cause calcification to the tendon itself where a calcium deposit develops in the tendon causing friction within the tendon sheath.   The most commonly seen is supraspinatus tendinitis, which causes pain and restriction of movement particularly in the overhead position.  Patients point to the front of their shoulder and describe a clicking or catching sensation. Putting on their coat or reaching to a high cupboard gives intense catching pain.  This is called ‘impingement syndrome’ and is caused by the tendon catching in the space between the acromion and humerus.

The treatment involves initially, calming the inflammation and then strengthening the surrounding muscles, opening the front of the shoulder, allowing more space for the tendon to pass through.   Postural correction and alignment work, help to create more space, allowing the tendon to stop becoming impinged in the narrow space.

Case Study

Laurent

Laurent is a 52 year old man that dislocated his shoulder whilst cutting his hedge with an electric strimmer.  The head of his humerus slipped forward out of the socket as he fell from the ladder onto hard ground.  The shoulder was put back into place in the hospital and he was put into a brace for 6 weeks, his arm held closely by his side.  Whilst the ligaments and capsule heal, no physiotherapy or pilates is appropriate.  There is often an associated fracture at the humeral head and this must be left to heal and consolidate.

Once the brace was removed, Laurent had surprisingly good range of movement and we started gentle physiotherapy.  8 weeks post injury Laurent complained of intense shoulder pain that was waking at night and his arm became increasingly stiff.  I referred him to an orthopaedic surgeon with a suspected capsulitis and requested an MRI scan to confirm the diagnosis.

Laurent could no longer move his arm and cried out in pain if you tried to passively move his arm.  He was becoming frustrated, his mood was low and he looked pale and drawn.  Driving was difficult.  Paying road tolls almost impossible, as any reaching movement (the left arm out the window) caused intolerable pain.   He could no longer run and even walking the dog was difficult since the lead pulled on his painful arm.

During this acute phase it is unhelpful to try Pilates based exercises for the shoulder.  Until the pain is under control, it is dangerous to try to exercise, since it could cause more fear avoidance behaviour and trauma to the client. It may also cause more trauma to the joint.   At this point, aim to work the legs, breathing exercises, the non injured arm, but avoid any work with the frozen shoulder itself.  This acute freezing phase is the most difficult to manage.  A corticosteriod injection can help, as can oral anti inflammatory medicine and acupuncture.  This is outside your role as a Pilates teacher, so don’t be afraid to ask the client to come back in a few months when the pain has settled.

As things improve and the pain is under control, pendular exercises with light weight and exercises with a stick can help improve mobility.  The client must stay within their pain free range and not over do it.   They can nudge towards the pain but should not push through.   During this adhesive thawing stage, pilates teachers can work on the breath, cervical and thoracic mobility and low range movements with the arms.  Clients can begin to feel depressed, the shoulder pain seems never ending and they are often unable to take part in their normal exercise routine.  Reassurance and encouragement that the shoulder will slowly get better, can be paramount in helping the recovery.  The psychological benefits of a familiar, smiling face and a listening ear, often encourage the client, more than the pilates class itself.

Thawing phase

After approximately 6 to 9 months, the client is left with a very stiff shoulder that seems stuck.  They have a very awkward moving pattern, lifting the shoulder blade before lifting the arm.  They often complain of neck pain, but the initial intense agony has receded.  This is the moment that Pilates can really help.  We have tools with the pilates machines that can re-educate the lost movement and adapt the level of resistance. Stretches can be held, or worked through range and the focus should be on regaining the amplitude of movement first and the strength later.  Not clinically proven, but through experience, I have noticed that opening the opposite hip often helps shoulder issues.  I presume this is related to the fascial stretch it provides. Working on single leg circles on the caddie on the opposite side often helps gain movement in the shoulder.  Working in front of a mirror is also helpful.  Allow the client to observe how they move, holding their shoulder blade down or placing their hand on top of their shoulder to stop unwanted movements.    As soon as the awkward shoulder pattern arises, the client should stop and work within that range .  Repeatedly performing the wrong pattern will only worsen the poor pattern.  Shoulder scapular stability and an ability to easily move the scapula around the chest wall will help reset the shoulder.  Neck and upper back exercises to correct poor alignment work well.  As a general rule, working with both arms often helps promote mobility.  Flowing movements combined with breath will be more effective than beats or small range exercises.

As a Pilates teacher you can help with hand placement, giving physical corrections by positioning your hands in the right place at the right time( Covid safety measures allowing)

Place your hand on the shoulder blade to prevent it moving too early, support the affected arm.  think about the use of the springs to either provide support to the movement or to increase the amplitude and range.  For any strengthening exercise, start on the lightest spring.  Tendons and capsules can tear,  so use your foot on the machine to help control and guide the client.   Never trust them to work alone, pain can be sudden and the instinct to protect the injured joint, may make them loose balance and risk further injury.

Laurent was diagnosed with a post traumatic capsulitis and twice weekly physiotherapy was suggested.  The surgeon preferred not to do a steroid injection since he was aware of the benefits of a physio/pilates based rehab program.   Anti inflammatory medicine was prescribed and we started with manual therapy and Pilates based exercises immediately.  Through Pilates and physiotherapy over a 6 month period, Laurent slowly regained full range of movement and surprised his orthopaedic surgeon with his progress.  They key to successful treatment is consistency, regular sessions and a commitment from the client to heal.  Giving a simple home exercise program that client adheres too, will help motivate and improve the symptoms more quickly. 

The following are some exercises we used during Laurent’s rehab.

Laurent Reformer

Pectoral stretches on the reformer

Seating arm work on the reformer.

Chest expansion

External rotation with light spring.

Hug a tree

4 Point kneeling hands on wood

Swan on Box

Mermaid

Long stretch knees down

Prone pulling straps/T

Rowing series

Wall unit

Standing arm springs

Lying arm springs

Roll backs with bar/Arm Presses

Mermaid/Push through bar work

Swan with push through bar

 Foam Roller stretches

Lying on the roller,  stretching the front of the joint capsule

Arm openings, diagonally, vertically, horizontally

Internal, external rotations

Elastics

Internal, external rotation, self resistance, through range

Shoulder extension

Arm Openings/Chalk circles

Tricep work

Conclusion

To summarise, shoulder problems are very common and Pilates can very useful, once the initial inflammation or injury has calmed down.  Most shoulder problems  get better with time and good movement, but it is safer to err on the side of caution in the initial stages and find out exactly where the problem is originating from.  France is lucky to have a plethora of specialists to refer to.  Stay within your scope and do what you already know as good Pilates instructors.  Look for symmetry, alignment, good breathing patterns.  Encourage normal movement, a healthy lifestyle and diet and watch your own posture.   Repeatedly changing springs with the same hand, demonstrating on the same side, bending forward to adjust your clients and forgetting your own daily Pilates practice, puts your own shoulders at risk.   One of my favourite stories is of a client I was treating for a right frozen shoulder, who tripped over her suitcase, breaking the left shoulder.  (She was so afraid of hurting the frozen right arm, she deliberately threw herself to the opposite side)  The poor lady had two arms not functioning, couldn’t wash her hair, go to the bathroom or dress herself.  She was frantic.  Within two days of the injury, and an invasive surgery to repair the bone,  the initial frozen shoulder had resolved, disappeared, leaving minimal stiffness..  The shock of the injury and the handicap forced the body to heal itself.

Trust the healing.

Linsay Matson

Research studies

Effects of Pilates Exercises on Shoulder Range of Motion, Pain, Mood, and Upper extremity Function in woman living with Breast Cancer: A Pilot Study.

Kim S Keays, Susan R Harris, Joseph M Lucysyn and Donna L MacIntyre

PHYS THER 2008; 88:494-510.

Lawrence, Rebekah L, Jonathan P Braman and Paula M Ludewig.

Shoulder Kinematics impact subacromial proximities: a review of the literature.

Brazilian Journal of Physical Therapy 24, no. 3 (2020), 219-230.doi:10.1016/j.bjpt.2019.07.009.

The efficacy of physiotherapy interventions in the treatment of adhesive capsulitis: A systematic review.

Nakandala P et al. J Back Musculoskeletal rehabil. 2021. PMID 33185587

Exercise for rotator cuff tendinopathy: a systematic review, Chris Littlewood et al. Physiotherapy. 2012 Jun.